Uchi-deshi

Uchi deshi- Une vieille tradition toujours existante :

Qu'est-ce qu'un uchi-deshi ? Ces mots japonnais veulent dire : élève-interne, et ce, par opposition à soto-deshi, qui lui veut dire "élève externe". Il ne s'agit pas de distinguer par là des élèves qui étudieraient "en dehors" du dojo (les pauvres!), de ceux qui étudient "dedans", ni de désigner d'éventuels visiteurs occasionnel du dojo, mais de faire la distinction entre 2 types d'élèves au sein d'un dojo : les occasionnels (du soir) et les autres, ceux qui sont proches du maître et profondément engagés dans l'étude de l'art martial.

Or généralement, dans les dojo traditionnels japonais, les élèves occasionnels viennent au dojo une ou 2 fois par semaine (parfois une fois par mois en moyenne en occident !), tandis que ceux qui sont engagés viennent (quasi) tous les jours, voire, très souvent, séjournent au dojo, de quelques mois à plusieurs années, voire dizaine d'années. Ils vivent donc dans le dojo, d'où l’appellation simplificatrice : élève-interne, sous entendu élèves qui restent dans le dojo...

Si vous avez bien compris, on pouvait être uchi-deshi sans vivre au dojo à condition d'être assidu : il suffisait de ne pas habiter trop loin, mais généralement, la seule manière d'être uchi-deshi était de séjourner dans le dojo. C'est pourquoi, il est possible encore à notre époque de faire des séjours uchi-deshi dans certains dojo du japon (On y retrouve d'ailleurs parfois plus d'occidentaux que de Japonais). C'est possible aussi mais bien plus rarement dans certains dojo occidentaux qui ont décidé de suivre cette tradition. En effet, mettre en place des stages et des séjours uchi-deshi en occident, permet, entre autres, de

  - lutter contre la vision de l'art martial comme un simple sport,

  - pratiquer de manière intensive afin d'ancrer durablement les réflexes martiaux et les techniques et principes de son école,

  - sortir de la relation financière : l'élève paie ses cours donc il exige un service de son professeur... Les questions d'argent peuvent être partiellement ou totalement mises de côté par un système d'échange entre cours et travail dans le dojo au sens large (hors entretien des dortoirs et du dojo bien sûr), voire par des cours uchi-deshi gratuit rendu en remerciements des bontés et largesses d'un élève qui aide son professeur. Certains élèves pratiquaient ce qui serait considéré à notre époque comme du sponsoring ou du markerting pour Mr. Ueshiba, pour citer un exemple bien connu. Dans d'autres cas, les uchi-deshi véhiculaint, logeaient, nourrisssaient, etc, leur maître leur de leur tournée de stage. Cela peut aider beaucoup ceux qui n'ont pas les moyens financiers...,

  - ne pas s'arrêter pendant les vacances.

 

Être ou avoir été uchi-deshi est clairement un titre honorifique dont on peut s’enorgueillir. Et les maîtres japonais qui ont été les uchi-deshi de grands maîtres tels que Ueshiba, Takeda, et d'autres ne manquent jamais de le faire savoir. En effet, pour entrer comme uchi-deshi dans un dojo, il faut généralement être coopté ou se présenter avec une lettre de recommandation, donc il faut déjà avoir un certain potentiel. En outre, le fait de séjourner en uchi-deshi et de s'entraîner à des cours supplémentaires avec le maître sans la présence des soto-deshi leur donnent accès à l'ura-gei (littéralement "l’entraînement de l'arrière", c'est à dire l'entraînement des choses cachées) :

  • les kaeshi-waza,

  • les renzoku waza,

  • les principes okuden,

  • les higi,

  • le kappo,

  • le sappo ,

  • Kyokun 
  • le Ki/kokyu-ryoku

  • ...

 

Dans l'école du Shobukai-ryu, le passage par uchi-deshi est LE chemin obligé pour accéder aux titres martiaux de

  Monshi

  Kenshi

  Shushi

  Shogo

  Renshi

  Kyoshi

  Hanshi

qui jalonnent la progression des disciples en ura-gei (à ne pas confondre avec les titres de shidoin, shihan, etc qui ne désignent que la capacité à enseigner la partie publique des arts martiaux). A noter que, en dessous du titre de Renshi, il est interdit d'enseigner l'ura-gei par manque de compétences...

 

Dans le cadre du Shobukai-ryu Belgique, vous avez la possibilité de participer à des activités uchi-deshi de 2 sortes :

- des stages payant uchi-deshi. A chaque venue de Hanshi en Belgique, outre les divers stages grands publics, est organisé systématiquement un stage "uchi-deshi et invités".

- le club Yonkayo-kan organise des "séjours/cours/séminaires uchi-deshi" contre travail dans la maison de Kyoshi Legrand, le responsable national pour la Belgique du Shobukai-ryu