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Critères d'une bonne technique

Etant donné que nous laissons le choix des défenses pour ceux qui ont un passé martial, et sur base de notre expérience martiale variée, il a été déterminé des critères essentiels pour la sélection des techniques parmi toutes celles possibles :

 

 

- La technique choisie doit être efficace jusqu'au bout :

 

  • A la fin, l'assaillant doit être hors d'état de contre-attaquer immédiatement (grâce un contrôle biomécanique, ou par la douleur au corps, ou encore, grâce à une chute lointaine). Il ne sera pas considéré comme valable de "simplement se dépêtrer de l'attaque" tout en laissant l'opportunité à l'assaillant de recommencer, sauf cas très exceptionnel, ou comme première étape d'un apprentissage (Bref pas de technique du genre : juste esquiver le coup, juste bloquer un coup, ou encore, s'échapper d'une saisie) ;

  • De préférence la technique doit prévoir la possibilité que la "première attaque" de l’assaillant ne soit pas la seule programmée (poussée du revers avant de frapper au visage, le 1-2 de boxe anglaise,…)

  • L'assaillant qui attaque vraiment ne doit pas avoir l'opportunité de s'échapper pendant le temps d'exécution de notre technique.

 

 

- La technique choisie doit être la plus facile possible à exécuter du point de vue...

 

  • force physique : si la technique n'est valable que pour les forts alors ce n'est pas un bon choix !
    V
    ous pouvez toujours tomber sur un plus fort et plus lourd que vous. En vieillissant vous perdrez votre force.

 

  • souplesse : si seuls les souples savent le faire, alors ce n'est pas un bon choix. Tout le monde n'est pas souple, et même les souples vont vieillir un jour... 

 

  • psychomotricité : en combat de rue, le stress nous fait perdre une partie de notre habilité psychomotrice, la technique doit être "économe".
    Les techniques trop complexes ou trop spectaculaires, coup de pied sauté vrillé en double salto, échouent en situation réelle.

 

  • logique d’enchaînement : la technique ne doit pas comporter des étapes qui sont incompatibles entre elles.
    Par exemple, une frappe qui déséquilibre l'assaillant en arrière juste avant d'enclencher une projection qui est sensée le projetée en avant !

 

  • réflexe inné : la technique ne doit pas être contraire aux réflexes innés des humains
    Exemple :
    sur une attaque au visage, un humain soit recule instinctivement sa tête et/ou se protège de ses bras, mais il ne se penche pas en avant pour frapper un coup de pied comme un dard de scorpion par au-dessus de son dos ! La rue n'a rien avoir avec le cinéma et Matrix.

 

 

- La technique choisie doit être celle qui vous met le moins en danger :

 

  • Elle ne doit pas impliquer que le défenseur se fasse mal lui-même par sa propre action sur l'assaillant
    Exemple = un
    coup de poing mal donné, se créer un lumbago en soulevant mal l'assaillant,...
     

  • Elle ne doit pas impliquer un risque que les 2 protagonistes se blessent simultanément (aï uchi, en japonais), il doit donc y avoir une réelle sortie de ligne ou un réel retrait, et ce même si il y a parade.
    E
    xemple, il me frappe au visage, et moi aussi, sans parade, sans sortir de ligne, et donc on est tous les 2 touchés au visage en même temps !
     

  • La technique de défense ne doit pas prendre plus de temps pour prendre contrôle de l'assaillant que l'attaque de l'assaillant n'en demande elle-même. Il faut être économe.
    Exemple, il me donne un coup de poing rapide de la main avant et moi je crois que j'ai le temps de sauter derrière lui par miracle et de le faire tomber en arrière.En particulier, il ne faudra pas "supposé" que l'attaquant "patiente" dans sa position finale d'attaque "sans rien faire pendant 3 minutes", le temps que nous enchaînions divers atémi, puis enfin une clef sur un bras tendu (Les boxeurs rétractent TOUJOURS leur bras après l'impact, ils n'attendent pas "gentiment" qu'on leur fasse une clef !
     

  • La technique n'est pas conçue de telle sorte qu'un assaillant fort puisse briser vos os, ou, vous faire perdre l'équilibre par l'impact même de son attaque sur votre "parade"
    E
    xemple, on peut se faire briser le poignet si on utilise un "age uke" du shotokan contre un tetsui. On peut se faire balayer si on croit qu'il suffit de sauter pour éviter un low kick.

 

  • La technique ne vous met pas en danger de prendre un coup d'une autre partie du corps de l’agresseur pendant que vous effectuez la technique sur une première partie de celui-ci...
    Exemple, ê
    tre frappé de la main droite pendant qu'on tente de tordre la main gauche.
     

  • Elle n'implique pas de se blesser via l'environnement réelle de la rue, en ce compris le fait de perdre l'équilibre volontairement (prise sacrifice) ou non (sauf cas exceptionnel et intelligemment programmé) ;
    Exemple :
    poser un genou au sol sur des cailloux, des vers brisés,... ce n'est pas comme déposer son genou sur un tatami.
     

  • Elle doit permettre de prendre le moins de décision mentale possible pour choisir la bonne technique :
     

    • Pour cela il faut avoir un même type de réponse pour les mêmes genres d'attaques
      Exemple :
      saisie poignet, coude, épaule, traitées quasi de la même manière. ;

    • La technique n'implique pas de devoir vérifier la façon exacte dont on a été attaqué avant de pouvoir riposter.
      Exemple, on me saisit le col par derrière, la technique que je connais implique de vérifier si l'assaillant m'a saisi avec sa main droite ou sa main gauche avant de savoir quelle technique faire : recalé !)

    • La technique ne doit pas être conçue de façon telle qu'elle ne soit réalisable que si on sait à l'avance quelle attaque va avoir lieu et à quelle hauteur.
      Exemple, j'ai une technique en anticipation qui marche surper bien sur "poussée poitrine", mais si uke pousse au menton, cela ne marche plus... Malheureusement, en combat réel, évaluer si c'est "poussé poitrine" ou "poussée menton", c'est trop rapide pour le cerveau.
      ..

 

 

 

A cela s'ajoute les critères facultatifs (pour les kyu) suivants :
 

  • Tenir compte d'éventuels complices de votre agresseur :
     

    • pouvoir contrôler visuellement son environnement,

    • éviter de s'immobiliser soi-même au sol pour immobiliser l'assaillant alors que d'autres peuvent venir

    • arriver à sortir d'un éventuel encerclement

    • utiliser le corps d'un assaillant comme bouclier contre un deuxième
       

  • Rester a minima proportionnel :
     

    • ne pas rendre un coup violent pour une simple saisie, par exemple

    • ne pas envoyer en coma un voleur de sac,

    • voire ne pas blesser du tout : ce critère est dur pour un "kyu" ;
       

  • Utiliser des stratégies supérieures au basique "bloquer, armer, frapper"
     

    • Contre attaquer en vrai go no sen

    • Contre-attaquer en même temps que défendre (tai no sen).

    • Contre attaquer en sen no sen doux

 

A noter, le programme kyu se centre uniquement sur le combat singulier (un contre un) à mains nues. Le reste est envisagé à partir de la ceinture noire.

Les techniques proposés par les instructeurs pour ceux qui en ont besoin, se basent sur le principe de regrouper un maximum d’attaques qui peuvent trouver un mode de défense similaire, au moins dans le réflexe de base, afin de simplifier les choix en combat réel, selon la "théorie de la décision" appliquée aux arts martiaux.


 


 

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